Michel Cazenave, Laisser venir les mots
Ma parole de Toi,
c’est d’abord
ton regard –
le miel de
tes cheveux
l’ouverture
de ton sein –
c’est l’abîme de ton
ventre
d’où surgissent
les fleurs
à
la clarté de la lune –
Ma parole
de toi,
c’est ma bouche
qui la forme,
mais emplie de toi seul,
et de
ton vide
si plein
page 41 extrait de Direlle
N’être
plus que la flèche qui s’envole de mes mains, qui
s’évanouit
de mes doigts, qui transperce l’air à tout-va vers
sa
cible là-bas.
Car
- c’est mon cœur que je vise : je n’ai pas tiré devant
moi,
j’ai tiré dedans moi en tirant
au-dehors
page 61 extrait de La vie comme elle est
Je ne reviens pas à la source : elle se
trouve devant moi.
Elle
jaillit dans les herbes.
J’entends déjà sa chanson
Là-bas au loin tout là-bas tout au loin
C’est-à-dire sous mes yeux
Je dois ouvrir les yeux
Je dois joindre mes mains dans un geste d’orant
pour
accueillir
son breuvage – ce breuvage qui m’explique en
m’attirant
sans cesse à lui :
Retrouver l’origine en
marchant devant soi
page 70 extrait de La vie comme elle est
Laisser venir les mots Michel Cazenave Editions Le nouvel Athanor,
mai 2014, 15 euros.
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