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Affichage des articles associés au libellé Pierre Tanguy

Poètes en Bretagne, Pierre Tanguy

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  Ce livre est étonnant. C’est celui d’un auteur, poète, ancien journaliste d’Ouest France,  Pierre Tanguy. L'écrivain  présente ici ses lectures choisies.  Pierre Tanguy vit à Quimper. Il a une connaissance très approfondie de la Bretagne et de ses auteurs. Ceux qu’il connait depuis plusieurs années, et ceux qu’il découvre au gré de ses lectures, de ses rencontres, des livres qui lui parviennent. Il est évident, comme le souligne l’auteur dans sa préface, qu’il n’est pas exhaustif. Si tel ou tel poète de Bretagne n’y a pas fait l’objet d’une note de lecture, c’est que, sans aucun doute l’auteur ne le connait pas, ou n’est pas sensible à son écriture. L‘écriture de Pierre Tanguy est « légère », journalistique, très aisée à la lecture. L’auteur perçoit finement ce qui fait l’essence d’un livre et c’est un régal de le lire dans ses notes de lecture. Le panorama présenté est vaste, il couvre les livres rencontrés entre 2010 et 2020. C'est toute la voix singulière de la Bretagne qu

Nathan Katz, l'oeuvre poétique, Pierre Tanguy

  Les lectures de Pierre Tanguy site Pierre Tanguy sur Monde en poésie  Monde en poésie a à nouveau la joie d'accueillir une note de lecture de Pierre Tanguy.                             L’œuvre poétique de l’Alsacien Nathan Katz                      Poète en Alsace comme Anjela Duval l’était en Bretagne. Tous les deux enracinés mais tout autant universels. Nathan Katz (1892-1981), comme la paysanne-poète du Trégor, a chanté son pays natal dans une œuvre poétique que rééditent opportunément les éditions Arfuyen. Katz était originaire du Sundgäu, dans le sud de l’Alsace, un territoire dont il nous parle en   dialecte alémanique. « Mon cher pays, je t’aime tant. Tu n’es tout entier que jardins ». En voyageant il entraînait avec lui son pays. « J’en désaltère mon âme,/je l’emporte avec moi par le monde ».      En plus de l’intérêt de découvrir une belle œuvre poétique, les lecteurs bretons ont au moins deux bonnes raisons de lire l’Alsacien Nathan Katz. D’abord il y a

Voix de Bretagne, Jean Lavoué

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  « Il te faut de la pauvreté Dans ton domaine »   Guillevic   L‘auteur et poète Jean Lavoué, poète et éditeur a écrit plusieurs essais consacrés à des auteurs bretons, tant il aime partager ceux qui l’ont profondément ému. Un compagnonnage avec dix auteurs qui, comme le souligne Pierre Tanguy dans sa préface portent « Le chant des pauvres. « Parce que, au fond, le concept de fraternité les réunit tous ». Nous retrouvons George Perros, Jean Sulivan, René Guy Cadou, Armand Robin, Xavier Grall, Anjela Duval, Michel Le Bris, Yann -Fanch Kemener, Guillevic, Max Jacob. Un livre original, au sens où Jean Lavoué a cherché ce qui pouvait relier toutes ces voix de Bretagne. Essentiel, « la pauvreté liée à la perte de la langue », une pauvreté matérielle qui conduit l’auteur à développer ce lien étroit entre « pauvreté et création ». Vient aussi « le sentiment d’une perte essentielle concernant la défiguration de leur terre rêvée » à laquelle se joint « la blessure intime par laquell

Madeleine Bernard, la Songeuse de l'invisible

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Monde en poésie a la joie d'accueillir ce nouveau livre de l'auteure Marie-Hélène Prouteau Stéphan.  Pierre Tanguy auteur, poète et critique nous le présente au travers de sa note de lecture.  La Nantaise Marie-Hélène Prouteau nous fait revivre l’âge d’or de la révolution picturale de la fin du 19 e  siècle et notamment celle liée à l’Ecole de Pont-Aven à travers l’histoire de la vie de Madeleine Bernard (1871-1895), sœur du célèbre peintre Emile Bernard. De trois ans sa cadette, cette  « jeune femme incandescente »  morte à 24 ans fut à la fois muse, modèle et confidente non seulement de son frère mais aussi d’autres artistes qui ont profondément marqué cette période de l’histoire de l’art. « Madeleine est très à l’aise dans la conversation avec ces peintres un peu fêlés qui peignent les arbres en bleu, le sable des plages en vermillon et japonisent à tout va ».  Marie-Hélène Prouteau nous parle ici d’un moment décisif dans

La cueillette des mûres, Pierre Tanguy

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  La saison des fruits rouges approche… Je vous conseille ce joli petit livre du Poète cueilleur Pierre Tanguy qui nous entraine dans son amour de la cueillette.   Un amour qui réveille sa mémoire d’enfance et la nôtre, si nous avons eu cette chance de « picorer les fruits de la nature ». Il y a là, les recettes   avec « les gestes anciens », et la mémoire du présent. L’auteur évoque « la longue cueillette sous un soleil ardent » et nous dit « j’aime parler des mûres./ De la cueillette des mûres. /J’en fais même des haïkus ». C’est à découvrir et partager. Pour le gout et le parfum unique de la mûre. Le poète s’interroge « Cueillera-t-on encore des mûres ? », « Que feront nos enfants et petits-enfants ? ».  S’émerveiller. Se dire qu’on a récolté toutes ces mûres arrachées à leur palais de ronces et à l’amitié des abeilles   Je n’imagine pas des mûres qui ne soient pas sauvages Elles sont le fruit de ronces qui poussent ou repoussent là où l’homme leur laisse droit de cité «  Je buvai

Noeuds de vie, Julien Gracq ed.Corti

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     Julien Gracq : « Nœuds de vie »     Note de lecture de Pierre Tanguy Monde en poésie a la joie d'accueillir cette nouvelle note de lecture de Pierre Tanguy      Retrouver Julien Gracq. Il ne nous quitte décidément pas. Mais quelle chance ! Le grand écrivain des bords de Loire, disparu en 2007, dont on connaît les attaches avec La Bretagne, était l’auteur de notules précieusement conservées à la Bibliothèque nationale de France. Son éditeur, José Corti, nous en livre aujourd’hui quelques perles dans l’attente de leur publication intégrale en 2027, selon les vœux de l’auteur.     « L’envie brusque m’a traversé, je ne sais pourquoi, d’être transporté aux pointes de Bretagne, dans le fleuve du vent acide, corrugant, qui décape les petites maisons blanches, sur la côte saliveuse et fouettée, vers la mer qui dans chaque échancrure grumelle et monte comme la neige des œufs battus. Là où les soleils du matin, que j’y ai adorés, sont plus neufs, plus blancs, plus crayeux q

Jean Sulivan, "Dans l'espérance d'une parole"

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  Jean Sulivan toujours vivant Note de lecture de Pierre Tanguy Monde en poésie a la joie d'accueillir cette nouvelle note de lecture de Pierre Tanguy Jean Sulivan nous revient. Mais nous a-t-il vraiment quittés ? Quarante ans après sa disparition accidentelle en région parisienne, voici rassemblés dans un livre conçu par l’écrivain et éditeur breton Jean Lavoué de très nombreux témoignages sur la vie et l’œuvre de ce prêtre rennais, écrivain fécond et « électron libre » de l’Église catholique. Comment résumer l’œuvre de Jean Sulivan ? Sans doute dire, avant tout, qu’elle porte la signature d’un homme prônant la liberté intérieure loin des dogmes et des postures convenues. Né Jean Lemarchand en 1913 à Montauban-de-Bretagne dans une famille d’exploitants agricoles, il a débuté, devenu prêtre, comme aumônier des étudiants à Rennes avant de devenir enseignant au lycée Saint-Vincent. Parallèlement, il s’est fait une belle réputation dans la capitale bretonne en lançant un ciné-

Claude Vigée , "La disparition d'un grand poète" par Pierre Tanguy

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       Monde en poésie a la joie d'accueillir cette note de lecture de Pierre Tanguy auteur, poète et critique :  Claude Vigée, la disparition d’un grand poète. Claude Vigée : la disparition d’un grand poète        Photo source La Croix       Immense auteur, Claude Vigée est décédé au mois d’octobre à l’âge de 99 ans. Né à Bischwiller en Alsace, il avait enseigné quarante ans la littérature comparée en Nouvelle Angleterre et à l’université hébraïque de Jérusalem avant de venir s’installer à Paris. En 1996, il avait obtenu le Grand prix de poésie de l’Académie française et, en 2008, le prix Goncourt de la poésie.        Que retenir de son œuvre importante de poète, essayiste, conteur, diariste, traducteur (notamment de Rilke), marquée par un grand électisme, car ses livres sont souvent des ouvrages patchwork mêlant différents genres littéraires ? Pour Claude Vigée, l’écriture était une nécessité vitale. « Il s’oppose à une conception du poème comme objet esthétique affranc