Rabindranath Tagore, Gitanjali, L'Offrande lyrique
Un jour je rencontrerai la Vie en moi, la joie qui se cache dans ma vie, quoique les jours
troublent mon sentier de leur inutile poussière.
Je l’ai reconnue par éclairs, et son souffle incertain, en venant jusqu’à
moi, a parfumé un instant mes pensées.
Un jour je la rencontrerai en dehors de moi la joie qui habite derrière l’écran
de lumière – je serai dans la submergeante solitude, où toutes choses sont vues
par leur créateur.
Le même fleuve de vie qui court à travers mes veines nuit et jour court à
travers le monde et danse en pulsations rythmées.
C'est cette même vie qui pousse à travers la poudre de la terre sa joie en innombrable brins d'herbe, et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs. (…)
C'est cette même vie qui pousse à travers la poudre de la terre sa joie en innombrable brins d'herbe, et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs. (…)
Ma
vie à son aurore était pareille à la fleur – la fleur épanouie qui laisse
tomber un ou deux de ses pétales, et ne sent point
sa perte quand la brise du printemps vient quêter à sa porte.
sa perte quand la brise du printemps vient quêter à sa porte.
Aujourd’hui
que sa jeunesse est finie, ma vie est pareille au fruit qui n’a plus rien à
épargner : elle attend, pour s’offrir toute entière, avec tout son fardeau
de douceur
Que tous les accents de joie se mêlent dans mon chant suprême - la joie qui fait la terre s'épancher dans l'intempérante profusion de l'herbe ; la joie qui sur le large monde fait danser mort et vie jumelles; la joie qui précipite la tempête - et alors un rire éveille et secoue toute vie ; la joie qui repose quiète parmi les larmes dans le rouge calice du lotus douleur ; et la joie enfin qui jette dans la poussière tout ce qu’elle a et ne sait rien
Que tous les accents de joie se mêlent dans mon chant suprême - la joie qui fait la terre s'épancher dans l'intempérante profusion de l'herbe ; la joie qui sur le large monde fait danser mort et vie jumelles; la joie qui précipite la tempête - et alors un rire éveille et secoue toute vie ; la joie qui repose quiète parmi les larmes dans le rouge calice du lotus douleur ; et la joie enfin qui jette dans la poussière tout ce qu’elle a et ne sait rien
Quel exquis bonheur que de relire Rabindranath Tagore, son oeuvre a fait germer en moi la poésie des mots et de la vie.
RépondreSupprimerPlaisir de lire encore cette proposition qui surgit sans prévenir à chaque visite vers vous Chère Brigitte
RépondreSupprimerPlaisir de votre passage ici en ces mondes en poésie, Arlette, Serge
RépondreSupprimerMerci. "La joie est accourue de tous les coins du monde pour former mon corps...." page 225