Mátyás Varga, Gravure rupestre, Barlangrajz
La peur qui n'a jamais
vu le soleil cache une forme
vêtue de pénombre.
Mais sur la margelle
des ténèbres
tout corps
est nu.
Sur la roche humide
on entend les bisons
immobiles respirer
dans le noir midi qui perdure.
Etouffement. L'éclair de
l'égarement fait craquer
l'étreinte vespérale
des clairières, quand vient
te chercher la confiance,
pour te détourner du mot.
Te taire est ton silence,
l'ombre ultime de ta solitude,
qui déjà est blanche comme neige
- ou incolore, telle
la lumière
D'abord regarde seulement la place. La ville
Tout ce qui est visible d'ici. Regarde
sans bouger telle une fenêtre
de peur qu'elle ne s'effraie.
Cherche la lumière. Regarde dans le soleil.
Puis dans la pierre. Sur le sol dans ta chambre vide
arde et rayonne le tranchant des tessons
éparpillés
..................................................................................
A présent va, libère la statue,
qu'elle rie! Le mort. Bouge
l'air, le miroir de l'eau, la feuille
paralysée des plantes.
Gravure rupestre, Mátyás Varga, Ed. Le Passeur
vu le soleil cache une forme
vêtue de pénombre.
Mais sur la margelle
des ténèbres
tout corps
est nu.
Sur la roche humide
on entend les bisons
immobiles respirer
dans le noir midi qui perdure.
Etouffement. L'éclair de
l'égarement fait craquer
l'étreinte vespérale
des clairières, quand vient
te chercher la confiance,
pour te détourner du mot.
Te taire est ton silence,
l'ombre ultime de ta solitude,
qui déjà est blanche comme neige
- ou incolore, telle
la lumière
D'abord regarde seulement la place. La ville
Tout ce qui est visible d'ici. Regarde
sans bouger telle une fenêtre
de peur qu'elle ne s'effraie.
Cherche la lumière. Regarde dans le soleil.
Puis dans la pierre. Sur le sol dans ta chambre vide
arde et rayonne le tranchant des tessons
éparpillés
..................................................................................
A présent va, libère la statue,
qu'elle rie! Le mort. Bouge
l'air, le miroir de l'eau, la feuille
paralysée des plantes.
Gravure rupestre, Mátyás Varga, Ed. Le Passeur
Gravure rupestre est
un recueil paru en 1998, traduit du hongrois par Lorand Gaspar et Sarah Clair préfacé par Jean-Pierre
Lemaire. Il réunit en édition bilingue les poèmes de l'auteur
hongrois Mátyás Varga, poèmes parus pour la première fois en Hongrie sous le titre Barlangrajz en
1995. Mátyás Varga né
en 1963, est poète et moine bénédictin à l'abbaye de
Pannonhalma.
Ce recueil premier est unique à ma connaissance. La
préface de Jean-Pierre Lemaire ouvre cette lecture et nous guide à la lumière
de son auteur. Celle de l'enfance, de "la solitude primitive et
apeurée", celle de "notre préhistoire intime"" (...)
L'enfance, recouverte en nous par la fausse assurance de l'adulte (...) reprend
ici son monologue face aux morceaux du réel (...) Ces vers apprivoisent
quelqu'un en nous, un enfant qui n'avait pas grandi, peut-être, et se reconnait
lentement le droit de parler sans trahir ce qu'il voit"
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