LA POSTÉRITÉ DU SOLEIL, René Char, Albert Camus
« Demain, oui, dans
cette vallée heureuse, nous trouverons l'audace de mourir
contents ! »
La postérité du soleil est un livre d’amitié. Albert
Camus, René Char et Henriette
Grindat photographe, s’y retrouvent et
dessinent là une œuvre originale qui exalte leurs rencontres et célèbre le
Vaucluse.
« LA POSTERITE DU SOLEIL naquit de la rencontre
d'une jeune photographe, Henriette Grindat, du plaisir que Camus prenait de
plus en plus à parcourir ce pays, et de mon désir, quand je vis les premières
photographies d'Henriette Grindat, d'obtenir des images, des portraits, des
paysages du Vaucluse qui différeraient des cartes-postales ou des documents de
pure recherche que leur maniérisme involontaire exile aussitôt ». extrait Naissance
et jour levant d’une amitié, René Char.
Ce livre paraitra en 1986, grâce
à René Char, bien après la mort d’Albert Camus.
Les éditions Gallimard le
présente en 2009 dans sa version actuelle grand format. Remarquable ouvrage
poétique qui relie les mots de Camus, les photos noir et blanc d’Henriette Grindat et le regard
de René Char qui conte la genèse de cette œuvre commune Naissance
et jour levant d’une amitié…
De moment en moment, est le formidable
poème d’ouverture de ce livre par René
Char.
"Pourquoi ce chemin plutôt que cet autre ? Où mène-t-il pour nous solliciter si fort ? Quels arbres et quels amis sont vivants derrière l’horizon de ses pierres, dans le lointain miracle de la chaleur ? Nous sommes venus jusqu’ici car là où nous étions ce n’était plus possible. On nous tourmentait et on allait nous asservir. Le monde, de nos jours, est hostile aux Transparents. Une fois de plus il a fallu partir… Et ce chemin, qui ressemblait à un long squelette, nous a conduits à un pays qui n’avait que son souffle pour escalader l’avenir. Comment montrer, sans les trahir, les choses simples dessinées entre le crépuscule et le ciel ? Par la vertu de la vie obstinée, dans la boucle du Temps artiste, entre la mort et la beauté."
LA POSTÉRITÉ DU SOLEIL, De moment en moment, René Char page 7
« Tout le long du chemin, des mûres sucrées et poussiéreuses.
Voyageur, qui reviens de loin, elles n’apaiseront pas ta soif ;
le retour est plus aventureux que les départs.
Mais la bouche et les mains sanglantes,
tu fuiras plus vite devant le soleil, vers l’ombre et le puits.
Le premier amour t’attend à la fin des jours. »
Voyageur, qui reviens de loin, elles n’apaiseront pas ta soif ;
le retour est plus aventureux que les départs.
Mais la bouche et les mains sanglantes,
tu fuiras plus vite devant le soleil, vers l’ombre et le puits.
Le premier amour t’attend à la fin des jours. »
page 42
Découvrir aussi Je veux parler d’un ami Texte que le poète René Char adresse au Figaro littéraire en 1957 en l'honneur de l'écrivain Albert Camus tout juste décoré du
prix Nobel .
"(…) L'amitié qui parvient à s'interdire les
patrouilles malavisées auprès d'autrui, quand l'âme d'autrui a besoin d'absence
et de mouvement lointain, est la seule à contenir un germe d'immortalité. C'est
elle qui admet sans maléfices l'inexplicable dans les relations humaines, en
respecte le malaise passager. Dans la constance des cœurs expérimentés,
l'amitié ne fait le guet ni n'inquisitionne. Deux hirondelles, tantôt
silencieuses, tantôt loquaces, se partagent l'infini du ciel et le même auvent."
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