Aimantation de la voie, JM de Crozals & Sylvie Fabre G.
« Il tombe vers le haut monte vers le
fond »
«
Faire dire à la lumière ce qu’elle ne peut dire
Plus
que jamais »
" Tu cherches l'extension - du paysage de la saison et de l'âme "
" Tu cherches l'extension - du paysage de la saison et de l'âme "
Ce
recueil dit par excellence, ce qui demeure. « là ou le poème repose comme
sur un lac de montagne ». Immergé dans l’espace, animé par l’esprit de la
poésie chinoise, il attise l’âme et donne envie de partager avec leurs auteurs
ces moments de contemplation révélés par l’écriture. Un temps d’éveil se fait
jour. Il est la quête d’ « un seuil éclairé ». Un recueil assoiffé
de profondeur, dans la chaleur du simple.
Sont présents, dans ce recueil,
les auteurs Jean-Marie de Crozals et
Sylvie Fabre G., en voix alterné.
Claude Margat, à
qui ce livre est dédié – Deux reproductions de son œuvre y sont insérées –
Rimbaud, Wang-Wei cités, et François Cheng, dont la citation ouvre le dialogue entre les deux
auteurs dans la troisième partie du recueil « Peut-être seulement l’éternité ».
Jean-Marie de Crozals et Sylvie FabreG.ont choisi de se répondre tant « ils ont en commun la passion des
paysages et le regard chinois » précise Sylvie Fabre G.
Le premier texte L’huis nu nous invite avec Rimbaud à suivre
« la route rouge pour arriver jusqu’à l’auberge vide. » La voix
est celle de Jean-Marie de Crozals :
« La
montagne bascule. La flamboyance de l’automne prépare notre cœur à l’entrée
dans la saison intérieure humide et souple chère au souffle qui ralentit sa
cadence et sa marche vers la claire pénombre du corps. Le bois flambe et
réchauffe la vallée de notre inspiration. Dans notre foyer d’âme s’agrandit l’espace
de notre corps méditant. Le soleil se retire en notre for intérieur et illumine
la pensée. La grande nature ralentit et inverse le pouls de notre chemin. Nous
sommes à l’écoute de la nuit, toute ouïe et toute saveur délicieusement rassemblées. »
Le second texte La passante dans la montagne nous
interroge avec Wang-Wei - poète peintre de la période Tang – « Dis-moi,
quel est donc le lieu ? »
«
Au commencement à la fin de la montagne, son orient t’attire. Prise dans son
aimantation, comment n’aurais-tu pas entrevu la face invisible du monde sous la
déchirante légèreté de sa masse ? Livrée au plus proche comme au très
lointain, tout un songe à bord de cimes à flanc d’abîmes en charge d’une lumière
qui incise à jamais ton regard et fait couler tes mots jusqu’au cœur intraitable
du temps. »
Le dernier texte Peut-être seulement l’éternité où les deux
auteurs se répondent dans le poème, nous accompagne plus loin encore.
« Là où se fondent / Le noir et
l’azur »
« l’âme y trouve sa demeure
Sinon son assomption
Une joie d’yeux extasiés
L’éclair balbutiant d’une
éblouissante cécité »
Aimantation de la voie, Jean-Marie
de Crozals et Sylvie Fabre G.
collection Duo, Les lieux dits - 15 €
2, rue du Rhin Napoléon 67000
Strasbourg 2020
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